La statistique ne fait pas dans la demi-mesure : jusqu’à 20% des patients opérés du genou évoquent encore une gêne ou des épisodes d’instabilité, malgré une technique opératoire irréprochable. L’illusion d’un genou “neuf” vole parfois en éclats, laissant place à des interrogations bien réelles sur les suites de la chirurgie.
Le genou équipé d’une prothèse n’est pas à l’abri des coups du sort, même des années après l’opération prothèse genou. L’instabilité, qui devait appartenir au passé, s’invite parfois de façon inattendue, y compris chez les patients qui ont respecté à la lettre leur programme de rééducation. Parce que plusieurs facteurs peuvent interférer, il est utile de les passer en revue.
Quand le genou flanche après une prothèse : comprendre les causes possibles
Un genou muni d’une prothèse peut défaillir pour diverses raisons, parfois longtemps après l’opération prothèse genou. L’instabilité ressentie déroute, en particulier lorsque la rééducation a été menée avec sérieux. Plusieurs scénarios sont à envisager :
- Usure mécanique : si la prothèse élimine l’usure du cartilage naturel, elle doit tout de même encaisser les contraintes du quotidien. Un défaut d’alignement entre le fémur, le tibia et la rotule peut provoquer du jeu au niveau de l’implant et altérer la stabilité.
- Lâchage ligamentaire : quand les ligaments perdent en résistance ou s’étirent trop, ils peinent à stabiliser l’articulation. Même si la chirurgie orthopédique cherche à équilibrer ces tissus, le temps ou un traumatisme peuvent remettre en cause le bon fonctionnement de la prothèse genou.
- Fracture périprothétique : une chute ou un choc direct sur le genou opéré peut entraîner une fracture autour de la prothèse, touchant le fémur ou le tibia. Cette éventualité, rare mais sérieuse, demande une intervention rapide.
- Infection de la prothèse : il arrive que la prothèse genou soit le siège d’une infection. Le genou gonfle, devient douloureux, et l’instabilité peut survenir parfois brutalement.
Dans certains cas, une adaptation imparfaite de l’implant ou un défaut du trio fémur-tibia-rotule suffit à créer ce sentiment de “dérobement”. L’arthrose genou préalable, la fragilité de l’os ou un passé chirurgical complexe viennent parfois alourdir le tableau. Il convient de rester vigilant : ces complications ne préviennent pas toujours et peuvent apparaître longtemps après l’intervention.
Douleurs, instabilité et mobilité réduite : comment reconnaître les signes à surveiller
Après une prothèse du genou, certains signes méritent d’être repérés sans attendre. L’articulation censée apporter confort et liberté de mouvement peut, au fil du temps, révéler des faiblesses. La douleur reste le signal le plus fréquent : elle peut apparaître à la marche, au repos, ou lors de gestes simples. Chaque ressenti diffère : gêne diffuse, élancement, sensation de brûlure ou d’étau. Une douleur persistante, surtout si elle s’accompagne d’un genou gonflé ou rouge, doit alerter.
L’instabilité ne doit pas être minimisée non plus. Lorsqu’un genou “lâche”, l’inquiétude s’installe : la marche devient hésitante, les escaliers se transforment en obstacle, la peur de tomber s’invite dans le quotidien. Certains décrivent une impression de dérobement, d’autres ressentent une appréhension constante à chaque pas.
La mobilité réduite prend parfois place de façon insidieuse, au point de limiter l’extension ou la flexion du genou. Raideur matinale, blocage lors d’un mouvement, perte de souplesse : autant de signes qu’il ne faut pas négliger.
Voici les principaux signaux d’alerte à ne pas ignorer :
- Douleurs post-opératoires persistantes ou qui reviennent régulièrement
- Gonflement, chaleur anormale, ou présence de liquide dans le genou
- Sensation de dérobement du membre inférieur
- Marche ou montée d’escaliers de plus en plus difficiles
Une observation attentive des signes cliniques permet de réagir rapidement en cas de problème. Même après plusieurs mois, toute modification inhabituelle de votre genou mérite un suivi médical, y compris bien après la période de rééducation.
Quelles solutions envisager et quand consulter un spécialiste ?
Face à un genou qui fléchit après une prothèse du genou, plusieurs options peuvent être proposées. La rééducation personnalisée constitue souvent le premier recours. Un accompagnement avec un kinésithérapeute peut renforcer les muscles qui entourent l’articulation et contribuer à retrouver de la stabilité. Des aides techniques, comme une canne ou une orthèse, peuvent aussi sécuriser les déplacements le temps d’améliorer la situation.
Si les troubles persistent, il devient nécessaire de rechercher la cause exacte. L’imagerie médicale (radiographies, IRM) permet de vérifier la position de l’implant, l’état de l’os et d’identifier une éventuelle infection de la prothèse. L’examen du liquide articulaire, en cas de doute, vient compléter ce bilan, surtout si une fièvre ou une inflammation apparaît.
Devant un problème mécanique, un descellement ou une usure précoce, il peut s’avérer nécessaire d’envisager une nouvelle chirurgie. Cette intervention vise à corriger, repositionner ou remplacer la prothèse, en adaptant la solution à la situation de chaque patient. L’avis du chirurgien orthopédiste reste alors déterminant pour évaluer les bénéfices attendus.
Certains signes doivent pousser à consulter sans attendre :
- Douleur vive et soudaine après une période d’amélioration
- Genou gonflé ou rouge sans explication claire
- Répétition d’épisodes d’instabilité ou de chute
Un diagnostic et une prise en charge rapides permettent de limiter les complications et de préserver la fonction du genou après une opération prothèse du genou. Face à l’incertitude, la réactivité fait souvent toute la différence, et permet d’espérer retrouver, un jour, la confiance de poser le pied sans y penser.