La maladie de Parkinson : identifier la cause principale

Aucun facteur unique n’est explique l’apparition de troubles moteurs et cognitifs progressifs chez certains adultes. Malgré des décennies de recherches, la majorité des cas reste sans origine clairement identifiée.

Un nombre limité de mutations génétiques a été mis en cause, mais la plupart des diagnostics concernent des personnes ne présentant aucune anomalie héréditaire connue. Les expositions à certains pesticides et la présence d’agrégats protéiques anormaux dans le cerveau figurent parmi les pistes les plus étudiées.

Ce que l’on sait aujourd’hui sur l’origine de la maladie de Parkinson

Si la maladie de Parkinson fascine autant les chercheurs, c’est par l’épaisseur du mystère qui entoure ses racines. À Paris, des équipes de l’Institut du cerveau, de l’Inserm et du CNRS fouillent chaque piste, dissèquent chaque neurone. Leurs travaux convergent : le cœur du problème réside dans la disparition progressive des neurones dopaminergiques de la substance noire. Ces cellules supervisent la production de dopamine, un messager clé pour piloter nos mouvements. Quand elles s’éteignent, arrivent alors les symptômes classiques : tremblements au repos, gestes ralentis, muscles trop raides.

Parmi les signes biologiques les plus marquants, les corps de Lewy s’imposent. Ces dépôts insolites, formés d’alpha-synucléine mal repliée, s’accumulent dans les neurones et perturbent leur fonctionnement. Normalement, cette protéine joue un rôle dans la communication entre cellules nerveuses. Mais sous forme d’agrégats, elle devient toxique. Les recherches menées par le professeur Christophe Corvol confirment que l’on tient là une empreinte caractéristique de la maladie.

Mais la génétique n’explique qu’une faible part des diagnostics. Les mutations sur les gènes Parkin ou GBA ne concernent qu’une minorité de patients. En France, la grande majorité des malades n’a pas d’anomalie héréditaire détectée. Les investigations épidémiologiques pointent alors d’autres facteurs : exposition aux pesticides, pollution de l’air, antécédents de traumatismes crâniens. Et la maladie ne se limite pas aux troubles moteurs : elle peut entraîner des difficultés de mémoire, de l’anxiété, des insomnies, une perte de l’odorat.

Le parcours de la maladie de Parkinson varie d’une personne à l’autre. Les neurologues ajustent leurs approches, s’appuyant sur une palette de critères cliniques pour coller au plus près de la réalité de chaque patient, de ses symptômes et de son histoire de vie.

Pourquoi la cause principale reste difficile à identifier ?

La maladie de Parkinson brouille les certitudes. Impossible de pointer un seul facteur responsable. Les scientifiques butent sur la multiplicité des causes. Si certains gènes, SNCA, LRRK2, GBA, sont impliqués, leur influence reste marginale. La plupart des personnes touchées n’ont aucune mutation connue.

Les conditions extérieures complexifient la donne. Être exposé à des pesticides, à des métaux lourds ou à la pollution atmosphérique accroît le risque, mais aucun élément ne se détache vraiment du lot. Les traumatismes crâniens ou certains médicaments, dont les antipsychotiques, s’ajoutent à la liste, mais sans fournir de réponse tranchée.

À côté de cela, les recherches s’intéressent de près au microbiote intestinal, au stress oxydatif, à l’inflammation du cerveau ou encore au système nerveux entérique. Les interactions sont si nombreuses qu’elles rendent toute lecture linéaire impossible. La maladie de Parkinson naît d’un enchevêtrement de déclencheurs, propres à chaque individu.

Voici les principaux éléments étudiés par la recherche :

  • Facteurs génétiques : rares mutations, transmission familiale peu fréquente
  • Facteurs environnementaux : substances toxiques, pollution, antécédents médicaux
  • Déséquilibres biologiques : accumulation d’alpha-synucléine, trouble du microbiote

Au fil des études, la compréhension s’affine. Mais le décryptage complet reste à venir : la science assemble patiemment les pièces d’un puzzle où biologie, environnement et fragilités individuelles se mêlent sans former de schéma unique.

Neurologiste examine une IRM cérébrale dans un cabinet moderne

Recherche, avancées et accompagnement : quelles perspectives pour les patients ?

La recherche progresse, pas à pas. À Paris, l’Institut du cerveau et l’Inserm explorent toutes les voies : génétique, environnement, traitements. Les équipes du CNRS et du professeur Christophe Corvol s’aventurent de la thérapie génique à la stimulation cérébrale profonde. Ces dernières années, les traitements dopaminergiques ont permis de freiner les symptômes moteurs, mais ils n’arrêtent pas la progression de la maladie.

Les symptômes qui ne touchent pas le mouvement, troubles du sommeil, anxiété, perte d’odorat, appellent des réponses individualisées. Les médecins testent de nouvelles molécules, comme la lixisénatide ou la doxycycline, mais il reste du chemin à parcourir. Les espoirs se tournent vers les thérapies cellulaires et les facteurs neurotrophiques, qui pourraient réparer les neurones défaillants. Certains s’intéressent aussi aux effets du café ou du curcuma, mais rien n’est encore établi.

Pour les patients, il ne s’agit pas seulement d’atténuer les symptômes. Ils attendent une approche globale : kinésithérapie adaptée, soutien psychologique, implication des proches. Chaque nouvelle découverte nourrit l’espoir d’un quotidien plus stable. En France, près de 270 000 personnes vivent avec la maladie de Parkinson. À chaque avancée, un peu plus de lumière perce le brouillard du doute. La science n’a pas livré tous ses secrets, mais chaque réponse attise la volonté de faire reculer la maladie.