Mariages durables : le pourcentage atteignant le cap des 65 ans

En France, seuls 0,2 % des couples mariés franchissent ensemble le seuil des 65 ans de vie commune. Ce pourcentage, issu des données de l’Insee, reste quasi stable depuis plusieurs décennies. L’espérance de vie, l’âge au mariage et les mutations du couple expliquent ce seuil difficilement accessible.Les statistiques révèlent que la majorité des unions s’interrompent bien avant cette échéance, que ce soit par décès ou séparation. Les exceptions tiennent souvent à des mariages contractés très jeunes et à une longévité exceptionnelle.

Pourquoi certains couples franchissent-ils ensemble le cap des 65 ans ?

Parvenir à partager 65 années de vie commune tient presque de la prouesse statistique. D’après l’Insee, en 2021, 57 % des seniors vivent en couple, mais rares sont ceux qui franchissent la barre des six décennies ensemble. Cette longévité conjugale s’explique principalement par l’allongement de la vie et des unions scellées très tôt, souvent dans l’immédiat après-guerre, à une époque où le mariage était la voie privilégiée.

La démographie façonne ces parcours. La génération du baby-boom, par son poids, influence encore les statistiques. Un point marquant, révélé par les chiffres : les hommes âgés vivent plus souvent en couple que les femmes. Passé 85 ans, 55 % des hommes partagent toujours leur quotidien à deux, contre 14 % seulement des femmes. Cet écart tient à la différence d’espérance de vie et au fait que nombre de femmes âgées vivent seules ou en établissement.

Voici quelques données qui illustrent cette situation :

  • En 2021, 32 % des seniors vivent seuls, 5 % en maison de retraite ou Ehpad.
  • Dans les DOM, 29 % des plus de 85 ans résident avec des proches.
  • À Paris, plus d’un senior sur deux vit seul.

Vieillir à deux n’est donc pas la norme, mais bien un privilège. Ce sont souvent le maintien à domicile et le soutien de la famille qui rendent possible cette cohabitation. Après 60 ans, certains choisissent de se remarier ou de se lancer dans une nouvelle histoire, redessinant la géographie des unions seniors. Pour d’autres, la retraite agit comme un nouveau chapitre, parfois en consolidant l’alliance, parfois en menant à une séparation. Parmi les plus âgés, la solitude frappe surtout les femmes, 53 % d’entre elles vivant seules après 85 ans, contre 28 % des hommes.

Mariages durables : les chiffres clés et tendances en France

Le couple senior en France connaît de profonds bouleversements depuis deux décennies. Selon l’Insee, les divorces après 60 ans explosent : en 2014, 13 947 hommes de 60 ans ou plus divorcent, contre 8 203 dix ans plus tôt, soit une progression de 58 %. Chez les femmes, la courbe suit la même trajectoire (+53 %). Ce phénomène touche d’abord les unions ayant dépassé 35 ans de mariage : ce taux a été multiplié par neuf en quarante ans.

Pourtant, cet allongement de la vie conjugale s’accompagne d’une nouvelle dynamique : le mariage séduit à nouveau après la retraite. En 2014, 13 173 seniors de plus de 60 ans se sont mariés, contre 8 300 en 2004 (+63 %). Mariage traditionnel, unions libres, Pacs : les formes varient, mais le désir d’un engagement officiel perdure, même après 70 ans (2 600 mariages de septuagénaires en 2011).

Quelques chiffres permettent de cerner ces tendances :

  • En 2021, 57 % des seniors vivent en couple, 32 % seuls, 6 % avec des proches autres qu’un conjoint.
  • Après 85 ans, 55 % des hommes vivent en couple contre 14 % des femmes.
  • En 2016, la France compte 10 divorces pour 1 000 couples mariés, contre 3 en 1968.

Les contrastes sont nets selon les territoires : à Paris, 55 % des seniors vivent seuls, record national, tandis que dans les DOM, la vie avec des proches demeure fréquente. L’Ined et l’enquête Epic le confirment : les trajectoires conjugales s’émancipent du modèle unique, entre remariages, unions tardives et séparations après la retraite. La stabilité du couple n’a rien d’acquis : elle vacille au gré des normes sociales et des envies individuelles.

Portrait de mariage vintage en noir et blanc dans un intérieur chaleureux

Facteurs d’influence : ce qui favorise la longévité des unions

Ceux qui franchissent ensemble le cap des 65 ans de mariage ne doivent rien au hasard. Plusieurs leviers, parfois discrets, parfois évidents, rendent possible cette traversée à deux. Adapter la relation face aux bouleversements, retraite, santé, départ des enfants, s’avère déterminant. Quand le quotidien change de rythme, l’équilibre du couple se réinvente. Certains y puisent un souffle neuf, d’autres y voient une épreuve.

L’arrivée des sites de rencontre pour seniors a tout changé : aujourd’hui, 64 % des seniors jugent crédible l’idée de démarrer une histoire en ligne, et 11 % ont déjà trouvé un partenaire grâce à ces plateformes. Meetic, NetSenior.fr, senior.proximeety.com : ces espaces sont devenus des carrefours où l’on ose encore tout, même aimer à 70 ans passés. Brigitte, remariée à 70 ans, ou Noëlle, qui a retrouvé son amour de jeunesse via Facebook, montrent qu’il n’y a pas d’âge pour recommencer.

Quelques données éclairent ces évolutions :

  • 57 % des seniors de 70 ans et plus se disent prêts à refaire leur vie.
  • Les femmes âgées vivent plus souvent seules ou en établissement, tandis que les hommes restent le plus souvent en couple.

La sociabilité fait la différence. Participer à des activités, s’investir dans des associations, entretenir des liens familiaux : autant de manières d’inscrire son couple dans un tissu vivant. Des témoignages confirment la force de ces réseaux. Emeline, 75 ans, raconte comment les rencontres sur internet lui ont permis de « rompre la solitude et de se sentir pleinement femme ». Les statistiques du ministère des affaires sociales, relayées par Michèle Delaunay, l’attestent : une génération refuse la résignation, ose tenter à nouveau sa chance, et prouve qu’aimer à tout âge reste possible.

Un couple qui traverse six décennies côte à côte n’est pas une curiosité d’antan. C’est, pour quelques-uns, la preuve vivante qu’à force d’inventer, d’oser, de choisir encore, l’avenir à deux n’a pas d’âge limite. Qui sera le prochain à écrire sa propre exception ?